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MALI

En 2023, la situation humanitaire au Mali a été très difficile. L’insécurité liée aux conflits armés et à la violence, les catastrophes naturelles et l’impact socio-économique de la COVID-19 ont considérablement aggravé les vulnérabilités existantes. Cette situation a affaibli la protection des populations civiles, limité l’accès aux services sociaux de base et aggravé la prévalence de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. Le début de l’année 2023 ne laisse pas entrevoir une amélioration de la situation humanitaire au Mali. En plus de la situation qui prévalait déjà en 2022, l’encerclement des villages par des groupes armés et les restrictions contre la liberté de mouvement des civils sont devenus de plus en plus courants. Si elles persistent, pourraient davantage dégrader la situation humanitaire caractérisée par : Un accroissement des besoins dans un environnement opérationnel difficile avec le nombre de

personnes dans le besoin qui est passé de 7,9 millions en janvier 2021 à 7,5 millions en janvier 2024. Au regard de la persistance et du caractère multidimensionnel de la crise, l’analyse de sévérité des besoins révèle que 7,1 millions de personnes sont dans le besoin d’assistance dont 23% de femmes et 54% d’enfants. L’analyse des statuts des personnes affectées par les différents chocs montre que 4 catégories de personnes se trouvent particulièrement vulnérables. Il s’agit des déplacés internes, des populations non déplacées, (appelées comme autres populations), des réfugiés, des demandeurs d’asile et des rapatriés.

A travers la Réponse Humanitaire multisectoriel de HELP FOR SAHEL pour le Mali, elle cherche 4,7 millions de dollars pour assister 75 mille de personnes. L’analyse effectuée dans le cadre de ce plan couvre certains défis humanitaires mais la réponse se concentre sur les besoins prioritaires des plus vulnérables. D’où la nécessité de continuer à renforcer les initiatives de solutions durables et assurer une articulation entre les actions humanitaires, de développement et de consolidation de la paix.

BURKINA FASO

Le Burkina Faso est un pays du Sahel à faible revenu et aux ressources naturelles limitées. Il est classé 144e sur 157 pays dans nouvel indice du capital humain établi par la Banque Mondiale et 40,1 % de la population vit sous le seuil national de pauvreté. Le contexte sécuritaire continue de se dégrader avec un accroissement de la violence ciblant de plus en plus les populations civiles.

 

Le Burkina Faso a une population estimée à 21 706 163 habitants en 2021 selon les projections RGPH de 2019. Cette population qui croit à un taux de 2,93% par an est l’un des taux de croissance démographique le plus élevé des pays du Sahel.

2021 a sans doute été depuis 2019, l’année qui a connu le plus grand nombre de chocs violents. Les attaques des groupes armés non étatique, des milices pro-gouvernementales et les opérations militaires des forces régulières ont été quasi quotidiennes dans la plupart des localités impactées par la violence armée. Des attaques directes contre les populations civiles, la fermeture des formations sanitaires, des écoles et des marchés a engendré des déplacements de masse, une augmentation continue des chocs avec une étendue géographique de plus en plus grande.

La crise multidimensionnelle au Burkina Faso est devenue en seulement deux années, la crise la plus dynamique (en termes de mouvements des populations) et la plus dévastatrice pour les populations civiles des trois pays du Centre Sahel (Burkina- Mali et Niger). Le pays est devenu depuis 2020, l’épicentre de la violence armée imposée en majorité par des groupes armés non étatiques. Près de 40% de la population est directement affectée par la fermeture ou la réduction des services sociaux de base, l’absence des services étatiques et plus de 7% de la population a été obligée de fuir son domicile à la recherche de la sécurité. Les personnes déplacées internes représentent plus de 68%1 du total des personnes déplacées du Sahel Centre. Face à cette tragédie que traverse le pays, les perspectives d’une amélioration de la situation humanitaire ne sont pas encore visibles. L’aide humanitaire reste la principale source de revenus pour plus 38% des personnes déplacées et l’assistance humanitaire pour les communautés non déplacées reste un défi pour plusieurs secteurs d’assistance. L’ensemble des 13 régions du pays est affecté à des degrés divers par la crise.

NIGER

Le Niger est confronté à plusieurs urgences qui défient ses capacités de réponse. La crise humanitaire persistante s’aggrave en raison notamment de la crise sécuritaire. Cette dernière est exacerbée par les vulnérabilités socio-économiques préexistantes et l’instabilité croissante dans les pays voisins, ce qui entraîne un afflux de milliers de réfugiés, de migrants et de déplacés internes ainsi qu’une détérioration de l’accès déjà limité aux services sociaux de base. La population – principalement les enfants et les femmes – est confrontée à la malnutrition, à l’insécurité alimentaire, aux épidémies récurrentes, aux inondations cycliques, à la sécheresse, aux déplacements forcés…

 

L’aperçu des besoins humanitaires a révélé que 4,5 millions de personnes auront besoin d’une assistance humanitaire en 2024, soit 18 pour cent de la population nigérienne.

 

La vulnérabilité des groupes de populations est aggravée en situation de crise du fait qu’elles soient en situation de déplacement, de leur âge, état physiologique, statut socio-économique, de pesanteurs socioculturelles.

Ces différents facteurs affectent partiellement ou totalement leur capacité de résilience et par conséquent leur capacité à accéder aux services sociaux de base et à l’aide humanitaire.

 

Comme en 2023, le Plan de réponse humanitaire (PRH) de 2024 cible 2,7 millions de personnes pour une aide humanitaire urgente, soit 65 pour cent des personnes estimées dans le besoin. L’assistance humanitaire sera fournie conformément aux principes humanitaires et de redevabilité auprès des personnes affectées et touchera essentiellement les populations affectées par les crises aiguës et celles déplacées dans le respect d’une approche visant à ne pas nuire (« do no harm »).

LIPTAKO-GOURMA

La région du Sahel central, et plus particulièrement la zone du Liptako Gourma, qui enjambe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est témoin d’une crise complexe qui comprend comme enjeux une compétition croissante pour le contrôle de ressources ; des bouleversements climatiques; une croissance démographique galopante ; des niveaux élevés de pauvreté ; l’absence d’opportunités économiques et un sentiment de désillusions quant au futur ; des tensions communautaires; l’absence de présence étatique et le manque de services sociaux de base ; et des violences provoquées par des réseaux de crime organisés et des groupes armés non étatiques. La crise a produit, en 202, la mort de 5 000 personnes (au 31 décembre) et conduit à des déplacements de populations significatives dans les quatre pays touchés par la crise.

Au 30 septembre 2022, 2 712 679 individus étaient déplacés par la crise, y compris 2 492 514 Personnes déplacées internes (92% de la population occupée) et 220 165 réfugiés (8%). Soixante-douze pour cent de la population déplacée (1 928 759 personnes) se sont retrouvés au Burkina Faso, 16 pour cent au Mali (461 751), 9 pour cent au Niger (231 929) et 3 pour cent en Mauritanie (90 240).